"La faute aux fautifs"

"Comment des écrivains peuvent-ils s'inscrire dans une campagne électorale, ou plus généralement, dans un rendez-vous sociétal et citoyen ?"
Pour répondre à cette question, les éditions ActuSf ont demandé à des écrivains et poètes d'écrire des textes en rapport avec les présidentielles de 2012 et ont publié ces textes dans une anthologie intitulée "Appel d'air", la 2e du nom.
Elle est téléchargeable gratuitement ici.
Voici ma contribution.

 
La faute aux fautifs

« Si à cinquante ans on n'a pas une Rolex, on a raté sa vie. »
Jacques Séguéla en 2009
 
La finance arrogante qui s’emballe dans sa course,
qui organise la crise pour pimenter la Bourse,
c’est la faute aux fainéants qui touchent le RSA.

Les banques mal gérées qui demandent des millions
en échange de que dalle, qui nous prennent pour des cons,
ça c’est la faute aux profs, ils nous coûtent bien trop cher.

Les petits chefs hargneux qui harcèlent par réflexe,
pour être promus plus vite et s’acheter une Rolex,
c’est la faute à ceux qui lisent La Princesse de Clèves.

Les centrales nucléaires qui commencent à faire peur,
la terre qui chauffe, les glaces qui fondent, les abeilles qui meurent,
ça c’est la faute aux Roms, pasqu’y vivent en roulotte.

Les terroristes fous, qui, en tirant dans le tas,
croient qu’ils vont convertir le monde à leurs diktats,
c’est la faute au halal, au casher, au pas-comme-moi.


Photo Martin Parr, série "Luxury"


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire