Vide-poche : Patrice Maltaverne et Claude Vercey

Deux réflexions très stimulantes tirées du dernier numéro de Décharge (n° 155, sept. 2012) :

Sur le problème de la hiérarchisation en poésie :

« Les auteurs excellents se comptent sur les doigts de la main, la différence entre une écriture d’exception et une écriture simplement réussie me semblant tenir à des détails… qui font la différence. Ainsi et en retour, je me sens davantage lucide sur la valeur de ce que j’écris, me satisfaisant d’appartenir à un flux d’écritures (comme noyé dans le peloton) qui reflète une époque et une génération, ce qui me paraît bien plus essentiel que la promotion de quelques ‘stars’ sur des critères en partie douteux, alors que nous ne parlons en définitive que d’un réseau de spécialistes, ultra minoritaires au sein de la population ! »

Sur la situation supposément « déplorable » de la poésie aujourd’hui et le rôle du poète :

« Il ne revient pas aux poètes, ou à ceux qui se considèrent comme tels, de décider d’une mobilisation générale pour une hypothétique et prochaine reconquête. (…) Pour l’heure, ce qui revient au poète d’aujourd’hui, comme d’hier, c’est de préserver et de transmettre. Comme on préserve le feu, comme on devra le faire pour l’air ou pour l’eau. Je connais des taches moins nobles. »
Rembrandt, Autoportrait

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