Vide-poche : Catherine Malabou

La philosophe Catherine Malabou sur la possibilité ou l’impossibilité de « la femme » (sur les questions philosophiques concernant le « féminin » : « l’essence » du féminin versus sa déconstruction) dans son très stimulant essai Changer de différence :

« Il vient un temps (…) où on laisse derrière soi les modèles, masculins, féministes, ou autres. Où l’on abandonne aussi la question de l’autorité. On ne fait autorité que lorsqu’on décide de se moquer de l’autorité. C’est là sans doute la dernière étape de la formation, peut-être même de la vie. (…) Il faut partir seule, déplacer, rompre, dégager de nouveaux espaces, devenir possible, c’est-à-dire renoncer au pouvoir. Le pouvoir ne peut rien contre le possible. »


Catherine Malabou, Changer de différence, Galilée, 2009, p. 157-158



Cindy Sherman, Untitled Film Stills

3 commentaires:

  1. Belle formule finale! Mais que signifie-t-elle exactement? Se défaire des faux semblants et des obligations, refuser le prévu et le prévisible? L'âge et l'expérience aidant... Ce serait bien de ne pas trop tarder, mais l'air du temps n'y incite pas vraiment !
    M.B. RUEL

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis comme vous: j'aime beaucoup la formule finale, et pourtant j'ai des réserves à son sujet. Je pense que sa signification correspond à ce que vous dites. Mais "renoncer au pouvoir", cela veut aussi dire le laisser aux autres... n'est-ce pas un peu risqué ? Malgré tout, l'idée me plaît.

      Supprimer
  2. Voilà toute l’ambiguïté¨de l'a question, renoncer à une certaine forme d'autorité sans renoncer au "pouvoir"pris dans son sens large. Se détacher du regard de l'autre sur soi pour le courage d'être soi , tout à fait d'accord. Mais ne pas non plus se couper du reste du monde de peur d'être reléguée, méprisée ou incomprise, tout ça est une question de dosage! Moi qui suis élue locale, je me confronte à ces contradictions, ne pas agir de façon frontale, ne pas blesser... Sinon, rien n'est plus possible au moins dans ce champ-là ! En privé, c'est différent, osez, osez, Joséphine...

    Marie-Brigitte RUEL

    RépondreSupprimer